Arrêt du projet de PLU de La Gaude – Conseil Métropole Nice du 29 juin 2012 – Délibération 18-2

Vue de La Gaude

Le cas de ce PLU est particulier puisqu’il s’agit d’une 2ème version, celle de 2010 ayant été modifiée à la requête de la Métropole et à la suite d’avenants qui m’ont convaincue du parfait opportunisme de cette modification.

La phase d’étude de faisabilité du projet de La Baronne a montré qu’il était indispensable d’adapter les documents d’urbanisme – PLU et POS – qui en l’état ne permettaient pas cet aménagement. C’est à mon avis l’essentielle raison de cette réfection du PLU

Comme les deux versions du rapport de présentation, que j’ai tenu à comparer, totalisent à elles seules 500 pages, je retiendrai essentiellement 3 points qui me préoccupent particulièrement, avec de nombreux gaudoises et gaudois, que j’ai rencontrés lors de débats sur l’OIN : le logement et donc les modifications de COS, les circulations automobiles et en mode doux et surtout le sort fait aux terres agricoles, avec une mention particulière pour La Baronne

 

Le logement social :

ils sont prévus en nombre insuffisant mais surtout leur localisation ne respecte pas un minimum de mixité territoriale. Tous les logements prévus se situent aux Nertières, aux Ambronnets et surtout à La Baronne. Aucun n’est projeté dans le village. C’est franchement La Gaude du haut et La Gaude du bas, comme dans tout le département d’ailleurs..

Les déplacements piétons et cyclistes:

ils sont évoqués en termes très vagues, alors que, ne serait ce que pour les écoliers, et pour les collégiens et lycéens privés d’arrêts de bus proches, ces déplacements sont obligatoires et quotidiens, parfois de nuit. Ils s’effectuent dans des conditions dangereuses. Et les cyclistes ne sont pas mieux lotis. C’est comme à Nice, peindre la route en vert ne la transforme pas en piste cyclable. Le PLU est en retrait par rapport au PADD alors qu’il devrait s’y conformer. Il faudrait impérativement que ce PLU étudie un plan de déplacement cycliste et piéton cohérent et réserve des emplacements viaires ad hoc sur tout le territoire de là commune, comme les 2 (et seulement 2) créés sur les chemins Bérenguier et Garbiès.

Les terres agricoles :

La problématique du maintien comme telles de « vraies » terres agricoles est au cœur du PLU de La Gaude.

Il convient de distinguer deux types de terrains : les terrains collinaires (oléiculture et viticulture) et les terrains de maraîchage de la rive droite du Var.

  • Les terrains rive du Var :  La DTA y réserve impérativement 50ha sur le territoire de la commune de La Gaude.

Dès l’édition de 2010 il est écrit (p. 204) à propos des 25 ha des riches terres de La Baronne :

«  aujourd’hui les potentialités économiques des activités agricoles étant moins importantes, ce secteur peut changer de destination » Qui veut tuer son chien l’accuse de la rage.

Si bien qu’avec le projet d’installation de ce que l’on baptisé pompeusement le pôle agroalimentaire transrives, et qui dévorera 25ha à la Baronne, les 50ha deviennent dans le PLU version 2012 : « 50 ha en lien avec St Jeannet ». Ce qui est totalement en contradiction avec la carte de la DTA publiée ds ce PLU …..

  • Les terrains collinaires

Or le PLU version 2012 affirme que « la surface destinée à l’agriculture augmente de plus de 15ha si l’on prend en compte les zones No destinées à la culture de l’olivier ». Et c’est là  que le bât blesse très fort.

Ces zones No étaient des zones antérieurement classées EBC : espace boisé classé, strictement protégé et inconstructible. Elles deviennent des zones « Naturelles Olivier ». Une très petite surface d’entre elles ont vu des oliviers il y a fort longtemps. Mais la grande majorité n’a qu’un faible espoir de voir y planter des oliviers, et cela au prix d’un DEBOISEMENT extrêmement dangereux pour la biodiversité en particulier dans des zones  à protéger à tout prix comme les pentes des gorges de la Cagne. Et je n’extrapole pas, C’EST ECRIT DANS LE RAPPORT DE PRESENTATION. Et on peut prédire à ces zones que la constructibilité sera irrésistiblement augmentée et donc le mitage irréversible.

D’autres zones A, plus petites, sont créées à partir de zones NB, ie Naturelles Boisées. Le rapport lui même reconnaît : « souvent boisées ces zones offrent un potentiel mais supposent un réinvestissement par l’activité agricole qui n’est pas garanti à ce jour ». Je propose d’appeler ces zones ZAV : zones agricoles virtuelles

Donc nous sommes bien dans une destruction des vraies zones de maraîchage périurbain au profit d’un projet que je vais commenter pour finir

Le pole agro-alimentaire de La Baronne

Outre la consommation de 25 ha de terres nourricières, la localisation du futur pole agroalimentaire se heurtait à de fortes contraintes : canaux drainants imposés par le PPRI, stations de plantes protégées comme une espèce d’orchidée, présence lignes THT. Et c’est pour s’accommoder de ces contraintes qu’on nous présente cette deuxième version.

Mais le projet en lui-même va générer une série de nuisances, toutes décrites dans le rapport :

  • effet de masse minérale lié aux dimensions du bâti : création d’importantes nuisances sonores et
  • imperméabilisation de grandes surfaces
  • accroissement très important de la circulation : 1200 mouvements de PL/J et 5200 VL/J avec 800 véhicules/ heure de pointe
  • création pour canaliser le trafic d’un échangeur très proche de la zone village
  • importante pollution atmosphérique à craindre

Quand on pense que la majeure partie des marchandises fera un AR littoral – La Baronne, nous sommes face à un non sens écologique et économique si on se projette dans un futur proche où il deviendra impératif d’avoir recours au fret ferroviaire en raison du renchérissement des carburants pétroliers.

Outre le MIN, il est prévu aussi une zone à forte densité urbaine avec une forte proportion de logement sociaux, une aire pour les gens du voyage etc .. Et comme je le mentionnais plus haut, il se crée déjà un sentiment d’injustice : toutes les nuisances pour La Baronne, aucune pour le village d’en haut.

Monsieur le Président,

dans une interview de Nice Matin ce 5 juin vous avez  déclaré vous « refuser à tout bétonnage sur les terres agricoles de la Plaine du Var afin de protéger l’environnement ». Nous voyons bien dans cet exemple de PLU que ces terres, uniques, continuent de disparaître. Devant l’imminence d’une crise généralisée sociale, écologique, financière, les écologistes défendent l’idée que « pas un mètre carré de terre fertile ne soit perdu ».

C’est pourquoi nous voterons contre ce projet .

 

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