Prescription de l’élaboration d’un PDU – Conseil Métropole Nice du 30 janvier 2012 – Délibération 18-6

plan de déplacements - bus - vélo - télétravail - écomobilité

En tant qu’élue écologiste du Conseil de la métropole NCA je ne peux que me  réjouir de la prescription d’un Plan de Déplacements Urbains, par ailleurs imposé par la modification du périmètre des transports urbains induit par la création de la métropole.

Ce plan doit tracer des orientations à moyen terme et surtout fixer des objectifs précis à l’horizon 2020.

Nous avons une obligation de résultats car nous sommes, ici comme dans le monde, à un moment important et stratégique en terme de déplacements : le prix de l’essence atteint aujourd’hui 1,60 € et le baril de pétrole dépasse les 115 $.

Le pétrole sans limite et bon marché c’est fini et ce ne sont pas les gaz de schiste ni les agro-carburants et encore moins la voiture électrique qui vont notablement modifier cette épuisement des énergies fossiles.

Or devant cette crise inévitable, nous devons continuer à défendre le droit à la mobilité pour tous, car ce sont malheureusement les plus fragiles qui vont en subir les conséquences le plus durement.

Il nous faut également penser en termes de santé publique. Et les enjeux sont doubles : il ya les trop nombreuses victimes des accidents de la route (même s’il y a un progrès), mais aussi les 50 000 décès/an en France, imputables à la pollution atmosphérique et tout particulièrement aux particules fines émises par les moteurs diesel des poids lourds et des véhicules personnels.

Et la région niçoise n’est pas épargnée : nous avions hier dans le centre de Nice (station de Pellos) un pic particulièrement élevé de dioxyde d’azote qui ne ne peut provenir que des véhicules  moteur. Pendant les périodes à fort ensoleillement c’est l’ozone qui non seulement menace nos poumons mais détruit inexorablement les cembraies du haut pays.

 

Les objectifs de ce PDU à l’horizon 2020 ne peuvent donc que nous satisfaire bien que le texte de la délibération soit particulièrement flou et que rien ne soit chiffré :

En particulier quelle est la part modale à atteindre en 2020 : des transports collectifs ? Du vélo ? de la voiture individuelle ?

 

Les souhaits que je voudrais vous soumettre concernent à la fois les objectifs et les modalités de la concertation :

 

1 –  Avoir des objectifs ambitieux et les accomplir avant même l’échéance de 2020 car il y a le feu à la maison.

Je mentionnerais particulièrement 4 des points que je n’ai pas trouvés dans la délibération:

  •  Mettre en oeuvre partout l’accessibilité de la voirie et des espaces publics
  •  Donner la priorité constante à une intermodalité réelle. Il ne faut plus commettre les erreurs criantes de la ligne 1 du tramway, il faut essayer de recréer les intermodalités qui existaient et ont été supprimées comme l’arrivée des CP à Thiers.
  •  Accorder une importance particulière au rapport environnemental préalable que la loi vous impose de réaliser – Nous avons un parc régional et un parc national à protéger tout en les rendant accessibles. ET pour une fois ce serait bien d’éviter ces rapports standardisés et inutiles que pondent les cabinets de consultants grassement payés.
  •  Intégrer à la réflexion les transports de marchandise et les livraisons qui, certes sont complexes mais restent insuffisamment pris en compte.

2 – Penser une vraie concertation

Ce que vous proposez m’apparaît comme extrêmement insuffisant. Il faut dépasser le cadre strictement légal trop peu contraignant :

Le projet doit être élaboré à partir des travaux d’un Comité de Pilotage, d’un Comité Technique et du rapport environnemental.

Ce projet peut être invalidé si, lors de son élaboration, la concertation entre l’AOTU et les « personnes publiques » (les élus mais aussi toute personne ou association) a été mal conduite et/ou si les objections de ces personnes publiques n’a pas été suffisamment prises en compte. Les fiches du CERTU sont extrêmement claires à cet égard.

Le PDU précédent avait donné lieu à des ateliers auxquels des associations, des personnes variées avaient été conviées. La nécessité d’une information efficace et précoce du public en amont de la procédure avait été fortement soulignée par des associations comme le GIR.

Il me paraît souhaitable de concevoir un pré-projet global avant la concertation, basé sur une étude du PLH … Et qu’il soit discuté dans chacune de nos communes, pour qu’il soit possible de décliner des objectifs partagés et débattus au regard de la spécificité de chacun des territoires. Le comité de Pilotage pourrait ainsi travailler en fonction d’un état des lieux et des besoins et non de vœux pieux.

Nous pourrons ainsi présenter à l’enquête publique (différente de la concertation) un projet conçu et assumé collectivement.

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