Comment se rendre au futur « Stadium » ? C’est déja du sport !

 

 

En bus ? Le projet prévoit notamment d’utiliser des bus à forte capacité. 60 bus de 150 places à la minute en rotation, cela permet théoriquement d’écouler 9000 personnes à l’heure. Mais c’est très théorique : quid du temps de remplissage et de vidage, quid du temps de déplacement sachant que ces bus sont censés partir du centre-ville ? À moins de mobiliser une flotte exceptionnelle, et donc de paralyser le service urbain normal… D’autre part, pour le retour, il faudra bien garer ces bus en attente quelque part. Or le parking bus de 75 places est censé abriter déjà les bus de supporteurs de l’équipe adverse…

 

À pied ? Pour 2% des spectateurs selon l’étude. Sachant où se trouvera le stade, il n’y a guère que les résidents de St Isidore qui sont susceptibles d’utiliser ce moyen de locomotion. Il y a environ 4 Km (dissuasifs) des Moulins, plus proche quartier peuplé, au futur stade. Faut-il donc imaginer, pour satisfaire aux prévisions du projet, que 600 Isidoriens (sur 30 000 spectateurs) assistent aux matches ou aux spectacles, pour éviter une congestion des déplacements ? Est-ce vraisemblable ?

 

Par le train des Pignes ? Le projet prévoit d’en porter la capacité à 1200 passagers à l’heure entre Nice et Lingostière. Là encore, la faisabilité de ce nombre est à vérifier : ce train circule sur une voie unique, avec des rames d’une centaine de places. Combien d’allers-retours en une heure ? Et, le match fini, les spectateurs attendront-ils une heure avant de prendre le train de retour ?

 

Par le tram ? La desserte du « Grand Stade » en tram,annoncée pour 2015 dans les documents disponibles pendant l’enquête publique, ne peut sérieusement être envisagée avant la fin de la prochaine mandature municipale (soit 2020), alors que nous en sommes à peine aux sondages pour la ligne 2 qui ne prévoit même pas d’aller jusqu’à St Isidore (ligne 3 ?). Si le tram ne résout pas tout, son absence rend les choses encore plus compliquées.

D’autre part, pendant la période des travaux de construction de la future ligne du tram, l’ensemble du plan de déplacement sera caduc : faudra-t-il fermer le stade pendant ce temps, une année au moins, aux frais de la mairie, qui doit assurer une continuité de recettes à l’opérateur ?

 

En voiture ? Sachant qu’actuellement 70 % des spectateurs des matches au Ray s’y rendent en voiture (NICE-MATIN du 9/06/114), alors même qu’il est très bien desservi par le tramway, et que l’on peut s’y rendre en bus (quitte à revenir à pied), voire y aller et en revenir à pied, on voit très difficilement les choses changer très vite… À moins d’une politique de billetterie tyrannique : obligation de billets couplés spectacle/transport en commun en fonction de son lieu de résidence, ce qui augmentera le prix, diminuera le nombre de spectateurs, augmentera par contrecoup la part compensatoire de la mairie, et… interdira aux 2% de piétons d’assister aux matchs. À moins de prévoir la gratuité du parking : finalement aux frais de qui ? Et la gratuité, c’est connu, entraîne un sur-usage de la voiture, et le serpent se mord la queue…

 

Les places de parking pour voitures particulières sont peu nombreuses au stade même par rapport à sa capacité (à peu près 2000). Les autres sont éloignées (jusqu’à 6 Km) et impliquent d’autres bus-navettes.

Tous ces bus vont-ils pouvoir circuler ? (Les navettes-minute jusqu’en centre ville, les bus de supporteurs, les bus réguliers renforcés, les navettes-parkings)

Autre inquiétude : en cas de forte affluence, le plan prévoit une zone diffuse de places dans les rues de la zone des Arboras. C’est-à-dire ? Au petit bonheur la chance et donc n’importe où, quitte à bloquer la circulation (des bus navettes notamment) par des stationnements hasardeux ?

L’ensemble du plan de circulation semble donc très insuffisant. Nous avons pu le vérifier sur la simulation liée à un match un samedi à 19 heures, attirant 20 000 spectateurs : ça coince déjà sérieusement ! Les simulations sur des affluences plus importantes, non terminées, n’ont pu être présentées (et il n’y aura pas de session de rattrapage pour présentation au Forum). Est-ce à dire qu’on a prévu un stade de 35 000 places (voire 45 000 pour les concerts) sans en étudier sérieusement les contraintes et les conséquences sur les déplacements ?

 

 

L’autoroute :

 

La proximité de l’A8 et de l’échangeur de St Isidore peut paraître un avantage ; c’est aussi une source d’accident.

À l’arrivée, il est tout à fait certain que, d’où qu’ils viennent, les véhicules sortant à St Isidore pour aller au Stade provoqueront, en pleine voie de l’autoroute, des files d’attente extrêmement longues et dangereuses, et ce pendant les deux heures précédant la rencontre. D’autant plus longues si, dans un souci a priori louable de faciliter les choses, on prévoit une réduction de tarif ou une gratuité pour les spectateurs en covoiturage ou déjà munis d’un billet. Il faudra vérifier ces situations, et pas par un guichet de péage automatique.

Au départ, les barrières automatiques (bien moins nombreuses qu’en pleine voie)  ralentissent l’écoulement des véhicules, a fortiori si l’on doit vérifier, là aussi, le nombre des passagers ou la présence d’un billet de match.

La validation de l’autorité environnementale : 

Les concepteurs du projet ont fait des propositions en réponse aux remarques critiques de l’autorité environnementale. Mais nous n’avons pas trouvé trace de la validation par ladite autorité de ces propositions de correction. Que faut-il en conclure ? 

 

Pour toutes ces raisons, le plan de circulation et de stationnement ne nous paraît absolument pas crédible. Et ce problème est à lui seul suffisant pour remettre totalement en cause la réalisation de ce grand stade.

 

 

 

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